Les « rampistes » ont perdu la guerre mais n’osent pas l’avouer

Beaucoup des études publiées ont décrit des méthodes pour déplacer les pierres constitutives de la pyramide à l’aide de traîneaux glissant sur des rampes externes ou internes ; ci-dessous plusieurs schéma non exhaustifs des solutions proposées :

Rampes diverses

Je vais démontrer ci-dessous qu’aucune des solutions présentées par les tenants des rampes, ne permettait (même dans le meilleur des cas) de réaliser la grande pyramide dans le délai imparti, car l’utilisation des traîneaux glissants pour transporter les pierres aurait consommé trop de l’effectif  hébergé dans la ville des travailleurs.

Il faut comprendre que construire une pyramide consomme beaucoup d’énergie et que la seule ressource est l’énergie humaine, laquelle demande pour subsister sur 20 ans logement et nourriture A l’époque de la construction le site de Gizeh était désertique et la ville la plus proche, Memphis, était à des dizaines de kilomètres plus au sud, pour amener l’énergie sur le chantier il fallait construire d’abord une ville au pied du plateau avec sa logistique d’approvisionnement en eau et en nourriture.

On a retrouvé le site sur lequel se tenait la ville des travailleurs, il se tient sur une étendue d’environ 1 KM² au pied du plateau à une altitude juste au dessus de la crue du Nil Cette ville, ainsi que le canal d’approvisionnement en nourriture par le Nil et ses écluses, est probablement la première construction du chantier de la pyramide..

heitElGhurab-Plan
AERA courtesy

Une seule équipe d’archéologue l’AERA sous l’autorité de Marck Lehner fouille ce site depuis des années et a fait un nombre important de découvertes sur les conditions de vie des travailleurs; elle a pu évaluer que cette population était entre 1 600 à 2 000 individus.

era report 2007
AERA: Giza reports 2007 volume 1
Avant ces fouilles (et hélas même après!) un certain nombre d’archéologues ont avancé SANS LA MOINDRE  PREUVE des chiffres allant de 10 000 à 100 000 ouvriers. Ces chiffres ne reposent que sur les idées qu’ils se sont fait du procédé de construction d’une pyramide.
Ainsi au lieu de chercher comment construire en 20 ans une pyramide avec 2 000 ouvriers, il ont décrété combien il aurait fallu d’ouvriers pour construire en vingt ans une pyramide avec leurs méthodes, ce qui est depuis les découvertes de l’AERA le contraire d’une démarche scientifique, et range leurs travaux dans la catégorie de l’archéologie fiction.

La rampe en « pente douce » pour élever des pierres dans la pyramide est la pire des solutions possibles son rendement énergétique est désastreux.

Cela se démontre très rapidement:

En restant dans l’utilisation de rampes pour élever les blocs de construction dans la pyramide, les constructeurs disposaient de deux options:

  1. Utiliser la rampe naturellement existante qui est la face de la pyramide en construction dont l’angle avec la verticale est environ 52°.
  2. Fabriquer une rampe provisoire en « pente douce » 10 à 20% qui pouvait être utilisée par des ouvriers gravissant cette rampe en tirant sur des cordes pour hisser les pierres posées sur des traîneaux glissant sur une piste lubrifiée.

Comparons ces deux solutions:

Face de la Pyramide:

Les ouvriers ne pouvant la gravir en marchant, il fallait qu’avec des cordes ils hissent les blocs soit en se tenant sur l’assise en construction, soit en se laissant descendre de l’assise sur la face opposée à celle par la quelle le bloc est hissé. On aurait pu utiliser alors le poids de l’ouvrier se laissant descendre, soit d’un portique basculant, soit directement le long de la face pour tirer sur des cordes. Dans les deux cas l’énergie dépensée pour que l’ouvrier atteigne la hauteur voulue est entièrement récupérée au moment de sa descente pour faire monter les blocs.

La force à exercer pour hisser une tonne de bloc le long de la face est la somme de celle nécessaire à vaincre la gravité qui est de 1000 x 9.82 x sinus (52) = environ 8000 Newtons et de la résistance à l’avancement contre la paroi due au frottement, en prenant 0.2 comme coefficient de frottement du traîneau sur la piste: 1000 x 9.82 x 0.2 x cos (52) = environ 1200 Newtons. Pour 1 m d’élévation, il fallait parcourir 1.5 m le long de la face, l’énergie consommée étant alors de 8 000 + 1 200 = 9 200 x 1.5 = 13.8 KJ. 13% de l’énergie consommée était perdus en frottements.

Pente douce, prenons l’exemple d’une pente à 10%:

Un ouvrier ne pouvait exercer une traction supérieure à 20% de son poids sur le plat du fait du coefficient de frottement de ses pieds sur le sol, au delà les pieds dérapent. Mais si on lui fait monter une pente en tirant une charge, il doit vaincre en plus la résistance que son propre poids lui oppose pour monter.

En conséquence si on lui demande de marcher en montant sur une pente de 20%, il ne pourra monter que lui-même et zéro charge.

En montant une rampe de pente 10% l’ouvrier ne pouvait tirer une charge qu’avec une force de 10% de son poids.

Pour élever de 1 m un bloc de 1 t, la force pour vaincre la pesanteur aurait été de 1000 x 9.82 x 0.1 = environ 1 000 Newtons, pour ce il fallait parcourir 10 m de rampe, avec une résistance due au frottement 1000 x 9.82 x 0.2 = environ 2 000 Newtons, soit 3 000 Newtons à tirer au total, ce qui aurait nécessité un poids de 3 t d’opérateurs.

L’énergie consommée par l’élévation du bloc aurait été de 3 000 x 10 = 30 kJ, à laquelle il fallait ajouter l’élévation de 1 m de 3 t d’opérateurs, soit 30 kJ ( énergie que la méthode utilisée ne permettait pas de récupérer) soit en tout 60 kJ d’énergie consommée pour donner à 1 t de pierre 10 kJ d’énergie potentielle rendement 10 / 60 = 17%.

En supposant que le poids moyen des ouvriers était de 80Kg, il aurait fallu 38 ouvriers pour monter un bloc de 1 t, dont 13 seulement montaient la pierre, les 25 autres ne faisaient que monter leur propre poids en luttant contre les frottements du traîneau sur la piste.

Ainsi seulement pour élever les blocs, la rampe en pente de 10 % consomme 60 / 13.8 = environ 4 fois plus d’énergie, 4 fois plus d’effectif que pour élever les blocs le long d’une face, ceci sans compter la consommation d’énergie supplémentaire pour fabriquer puis retirer la rampe provisoire et la complication de la construction de la pyramide qui en aurait résulté.

Mais aucun des auteurs « rampistes » (mis à part Franz Löhner) n’a proposé l’utilisation de la face de la pyramide pour élever les pierres.

Pour la suite de la démonstration je vais faire les hypothèses simplificatrices suivantes:

  • On se limite aux blocs de remplissage supposés avoir été extraits dans des carrières situées dans la partie SE du plateau, à 400 m de la base de la pyramide au niveau – 4 m par rapport à la base de la pyramide.
  • Arrivant à la pyramide les pierres sont stockées dans un stock tampon d’un jour de production pour y préparer le calepinage du lendemain, elles y font un trajet moyen de 100 m sur le plat pour entrer et sortir du stock.
  • Les pierres sont montées sur la pyramide par une rampe dont la pente moyenne fait 10%, la hauteur moyenne d’élévation est celle du centre de gravité de la pyramide 36 m, soit 40 m en tout avec le dénivelé des carrières, longueur de la rampe moyenne 400 m.
  • Sur l’assise moyenne (qui est à la hauteur du centre de gravité soit 36 m) mesure 180 m de côté, le bloc moyen fait un trajet moyen de 200 m pour trouver son emplacement définitif.
  • Le besoin moyen journalier est de 480 blocs moyens de 2.5 tonnes.
  • Les traîneaux glissent sur une piste en bois arrosée d’eau, leur poids est négligé.
  • Le coefficient de glissement du traîneau sur la piste humide est de 0.2.
  • Pour simplifier les calculs, la valeur de l’accélération de la pesanteur est prise à 10 au lieu de 9.82 m/s².

Le trajet moyen d’un bloc moyen est  de 400 + 100 + 400 + 200 = 1100 m, le trajet d’un ouvrier par rotation est celui-ci à l’aller et 1 000 m au retour à la carrière, car il ne passe plus par le stock .

La résistance à l’avancement d’une tonne de charge sur ce traîneau est donc de 2 kN

Le coefficient de frottement moyen des pieds des ouvriers sur la chaussée de halage est de 0.3, mais ça c’est quand il se tient à la verticale, quand il marche, la réaction du sol sous les pieds de la jambe qui pousse ne fait plus tout le poids du corps car la jambe est inclinée de 20° environ, de ce fait le coefficient à prendre en compte est de 0.2. Sur le plat pour exercer une force de 2 kN il faut un poids de 1 t d’ouvriers.

Ainsi sur le plat pour déplacer une pierre de 1 t sur son traîneau, il aurait fallu un poids de 1 t d’ouvriers. Mais dans la rampe à 10% pour élever 1 t de pierre il fallait 3 t d’ouvriers.

Sur le plat de 1 100 m le bloc de 2.5 t offrait une résistance à l’avancement de 2 500 x 10 x 0.2 = 5 000 N soit la force produite par 5 000 / 150 = 34 opérateurs de 75 kg

Sur la rampe moyenne de 400 m à 10% qui élève le bloc moyen de 2.5 t de 40 m, il fallait 2.5 x 3 = 7.5 t d’ouvriers, soit une centaine d’ouvriers de 75 kg.

Il fallait donc dans les 400 m de la rampe d’élévation ajouter 100 – 34 = 66 opérateurs pour tirer le bloc.

 

En admettant qu’un ouvrier moyen capable de produire 1 kWh par jour ait pu parcourir sans charge 50 km, tous les jours sous le soleil du plateau, il aurait donc consommé 20 Wh par km de son potentiel de production d’énergie juste pour se déplacer.

Bilan énergétique par trajet aller-retour  par ouvrier:

Pour 34% marche de 2.1 km de l’ouvrier 20 x 2.1 = 42 Wh soit 42 x 0.34 = 14 Wh

Pour 66% aller-retour de 400 m sur la rampe donne 20 x .8 = 16 x 0.66 = 11 Wh

Soit en moyenne 14 + 11 = 25 Wh

Déplacement de la pierre sur le plat 1.1 km : 1 100 x 150 = 165 000 joules ou 46 Wh

Par opérateur montée de la pierre de 40 m sur la rampe 40 x 2 500 x 10 / 100 = 10 000 J ou 3 Wh

Montée de l’opérateur de 40 m sur la rampe : 40 x 75 x 10 = 30 000 J ou 8 Wh

Le total fait quasiment 84 Wh

On peut faire immédiatement une remarque intéressante, pour faire parcourir 1.1 km à la pierre de 2.5 t, le frottement du traîneau consomme 55 % de l’énergie produite, mais les déplacements des ouvriers  40 %, l’élévation à 40 m de la pierre seulement 4 % !

Le gaspillage d’énergie de cette méthode est très important.

Produisant 84 Wh par rotation l’ouvrier pouvait en faire 12 par jour, donc l’équipe de 34 pouvait tirer 12 blocs par jour, pour un besoin de 480, il fallait 40 équipes de 34 travaillant en parallèle soit 1 360 ouvriers pour le plat, auxquels il fallait ajouter 40 équipes de 100 pour la rampe élévatrice soit 4 000, donnant un total de 5 360 ouvriers employés par la tâche de prendre les blocs dans la carrière pour les mettre en place dans la pyramide.

40 équipes travaillant en même temps sur le même parcours de 2.1 km cela ne laisse que 52 m de distance entre les équipes, il y a embouteillage dans la rampe avec 100 haleurs qui doivent tenir dans 100 m linéaire, ça doit être chaud dans les virages à 90° voire 180°quand il faut passer d’une portion de rampe à l’autre.

Finalement, le transport et élévation du bloc moyen à la hauteur moyenne aurait consommé 5 360 ouvriers en moyenne venant d’une ville qui n’en hébergeait que 2000 au maximum et que dire du personnel pour extraire les pierres des carrières!

Échec et mat pour les tenants des rampes auxiliaires glissantes pour construire la pyramide l’effectif disponible était trop inférieur à l’effectif demandé.

Cette estimation démontre que les auteurs en faveur de la théorie des rampes ont renversé la proposition en décrétant « urbi et orbi » le nombre d’ouvriers nécessaire pour que soit réalisable leur méthode en dépit des preuves archéologiques.

En fait j’aurais pu me dispenser d’écrire la démonstration ci-dessus parce que ces rampes auxiliaires n’ont jamais existé!

Rampes extérieures: Elles auraient eu un volume de matériaux du même ordre de grandeur que la pyramide elle-même, mais sur le plateau on ne voit nulle part, nulle trace de déchets de ces présumées rampes, c’est qu’il n’y en a jamais eu!

Rampe interne: Si elle avait existé, même bouchée par la suite, elle aurait laissé une trace sur l’assise 201 qu’elle aurait dû approvisionner en blocs. Mais l’examen de cette assise que tout le monde peut faire aujourd’hui permet de conclure qu’aucune rampe interne jamais n’y fut passée.

Rampes incrustées dans les faces de la pyramide construites avec une partie des blocs constitutifs de la pyramide: Cette hypothèse rend bien compte du fait que de telles rampes n’auraient laissé aucune trace, mais elle conduit cependant à une erreur systémique colossale, car pour finir la pyramide, il aurait fallu démonter ces rampes pour en récupérer les blocs, et une fois ceux-ci à terre, rampes disparues, avec quoi faire remonter ces blocs pour les mettre en place? Aucun des auteurs de cette hypothèse n’a seulement évoqué ce problème.

 

 

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