De l’eau dans les pyramides

Ce chapitre résume et justifie une des hypothèses fondatrices de l’étude.

Pour comprendre la pyramide de Chéops il faut commencer par comprendre la première pyramide, celle de Djéser.

Avant cette pyramide, les rois étaient enterrés dans des chambres au fond d’un puits recouvert d’un mastaba certes en forme de pyramide, mais de petite taille faite d’un empilage de tout venant recouvert d’un parement de pierres. Structures aujourd’hui complètement dévastées dont il ne reste que ruines éparses.

Soudainement un roi se trouve en capacité d’empiler des millions de pierres lourdes sur une grande hauteur, en construisant autour de la pyramide un gigantesque complexe mortuaire en pierres finement taillées et ajustées.

C’est donc qu’il y a eu innovation technique au service d’une innovation architecturale:

  • Capacité d’extraire des carrières et tailler finement des pierres par millions.
  • Capacité de déplacer et élever très haut « facilement » des blocs très lourds.

L’outillage utilisé a disparu, mais il reste dans la pyramide une trace importante qu’il est facile de décoder:

Il se trouve sous la base de la pyramide 11 puits de 33 m de profondeur, de section 3.5 M² alignés sur la face Est, dont le plan vertical coupe la pyramide 20 m plus haut au niveau du deuxième degré.

Un douzième puits de section 49 M² profondeur 33 m se trouve au centre de la pyramide il contient en son centre sur son fond posé sur un muret un volume en granite disposant d’une ouverture circulaire obturée par un bouchon en granite, que l’archéologue Jean Philippe Lauer a baptisé caveau de Djoser.

Un autre puits identique se trouve 300 m plus au sud donnant à l’air libre et échappant à la pyramide, relié au premier par un conduit horizontal à -33 m.

Djoser-puits

Ces puits rappellent la tradition antérieure, mais ils n’en ont pas la fonction, car les volumes dans lesquels ces puits débouchent pouvaient être accédés par une galerie descendante nord et un couloir sud pour le puits central et 4 galeries descendantes pour les puits est. Ils n’avaient donc aucune utilité pour l’accès.

De plus le puits central CONTIENT le « caveau » au lieu d’en être l’accès et doté d’une voûte qui en fait le plafond il était donc vide et non pas comblé suivant la tradition.

Malgré les apparences on n’est plus désormais dans la tradition funéraire antérieure, mais dans une révolution architecturale permise par une innovation technique.

Pour une civilisation qui a une longue tradition maritime et fluviale il est logique de penser que ces puits qui autrement n’avaient aucune utilité fonctionnelle étaient là pour contenir de l’eau qui à son tour pouvait soulever un flotteur, sorte de navire utilitaire spécial lourdement chargé de pierres, conçu pour un trajet vertical et non pas horizontal comme à l’accoutumée.

Le principe de fonctionnement est très rudimentaire, le flotteur est une coque étanche dont le pont est surélevé par une longue tige et stabilisée en dessous par une quille lestée.

En voici l’image fonctionnelle telle qu’elle aurait pu apparaître alors que la pyramide en était au niveau zéro, un des puits creusés contenant le flotteur a été rempli d’eau jusqu’à la base pour faire apparaître la tige dans toute sa portée.

Cette illustration est celle d’un élévateur des puits orientaux alors qu’il flotte non chargé.

flotteur-Saqqarah

On peut détailler le plateau porte charges qui termine

Tray

La tige posée sur 

Rod

La coque étanche supportant la tige dont le « pont » affleure le niveau d’eau dans la puits.

float body

Une longue quille toujours plongée dans l’eau prolonge la coque vers le bas.

keel

Qui contient un lest très lourd très probablement en granite en partie basse qui va stabiliser ce navire dont la charge est très haute au dessus du pont.

Ballast

Voilà donc un des 11 élévateurs à eau que l’on aurait pu trouver dans les puits orientaux au début du chantier. 

Au dessus de la base qui est le point haut du puits, il y a une hauteur de 20 m de pierres entassées qui forment le corps de la pyramide, ce sera la portée maximum du flotteur et la longueur de la tige.

En dessous de la base il y a 33 m de profondeur de puits, pour que le flotteur fasse une course de 20 m il devra avoir exactement une longueur de 13 m entre sa coque étanche et le point bas de sa quille contenant le lest, 13 m sera son « tirant d’eau » pour reprendre un terme d’architecture navale.

Pour faire varier la hauteur de levage il suffisait de faire monter progressivement le niveau d’eau des puits avec la hauteur de l’assise, la pyramide se construisant par couches horizontales successives ( comme fonctionne aujourd’hui une imprimante 3D!)

Pour fixer les idées:

Pour élever une charge de pierres de 0.6 t sur 20 m de hauteur maximum, il aurait eu une longueur totale de 33 m dont 20 m de tige, une section de 1.7 x 1.7 m de 3 M², coulissant sans frotter sur les bords, d’abord dans le puits qui fait 1.9 x 1.9 m, et enfin dans une cage de même section qui traverse l’assise dont la hauteur maximum aurait été de 20 m. L’ensemble mobile pesant 25 t dont 14 t de lest.

Avec une charge de 660 Kg KG posée sur le plateau, le flotteur est coulé et repose au fond du puits, le plateau est au niveau de la base de la pyramide.

Avec une charge de 630 kg sur le plateau l’ensemble mobile est en équilibre statique et pèse zéro dans l’eau, il reste immobile.

Avec 600 KG sur le plateau l’ensemble mobile pèse 30 KG de moins que la poussée d’Archimède et s’élève avec une accélération très faible, il montera lentement mettant 1 minute pour faire un trajet de 20 m.

Cependant pour que cet élévateur fonctionne avec une telle précision il y a une condition à remplir:

Au fur et à mesure que la tige s’élève, son volume immergé diminue et diminue aussi la poussée d’Archimède que reçoit le flotteur. Pour que le flotteur continue son élévation il faut que cette diminution due à la tige soit exactement compensée par une augmentation du volume immergé de la coque, qui elle quoi qu’il arrive est toujours entièrement plongée dans l’eau. Cette condition sera réalisée en laissant dans la coque un certain volume d’air qui augmente quand le flotteur s’élève car la pression à laquelle cet air est soumis baisse.

Lien vers la maquette preuve du concept

Lien vers la note de calcul du flotteur

Les 11 puits sous la pyramides pouvaient la remplir jusqu’au niveau 20 m, il est évident qu’il doit y avoir dans la pyramide deux étages supplémentaires pour arriver à 62 m de hauteur.

A ce jour il n’y a pas trace de ces puits, ce qui est normal puisque enfouis au cœur de la pyramide et jamais recherchés.

Ces puits de la face orientale suffisaient à remplir la pyramide, s’il se trouve un douzième puits central d’une section bien plus importante 7 x 7 m soit 49 M², c’est qu’il avait la tâche d’élever à 20 m de hauteur des pierres bien plus grosses jusqu’à 15 t et pour quelle finalité si ce n’est de construire avec, les (vrais) appartements funéraires du roi.

Nichés au cœur de la pyramide ces chambres devaient résister à la pression de 40 m de pierres et devaient donc recevoir des plafonds faits de grosses pierres semblables à ceux que l’on peut observer dans les pyramides suivantes.

La construction en granite découverte posée sur un muret et baptisée « caveau » de Djoser aurait pu faire le lest du flotteur construit dans ce puits suivant les principes décrits plus haut, laissant la possibilité d’élever à 20 m des pierres pesant de l’ordre de 15 t.

Pas de rampe, pas de traîneaux, pas de cordes, les opérateurs n’ont eu qu’à monter sur l’assise par des escaliers ou des échelles, puis se laisser descendre sur le plateau du flotteur, pour élever une charge correspondante à la somme de leurs poids. Le rendement énergétique de cet élévateur à eau est très proche de UN.

 Il est impensable qu’un tel principe aussi simple et efficace n’ait pas été retenu pour les pyramides suivantes!

L’innovation tient en trois points:

Le roi est en haut au centre de la pyramide le lieu le plus entouré de grosses pierres, sans accès. Et non point en bas où il était trop facile de le trouver.

Un principe d’élévateur hydraulique performant hisse les pierres dans la pyramide.

Une mise en scène au sous sol permet aux « visiteurs » de croire qu’ils sont dans la chambre mortuaire, mais entièrement nettoyée par les pilleurs.

Pyramides suivantes:

Il serait totalement improbable que les pyramides suivantes n’aient pas reconduit ces trois concepts révolutionnaires, mais l’augmentation explosive de la taille, 150 ans plus tard celle de Chéops fera 8 fois le volume de la première, n’aura été rendue possible que par une continuelle amélioration de la performance des outillages et méthodes utilisés pour obtenir et manutentionner les blocs qui sont de plus en plus lourds.

Méidum, pyramide rouge, et rhomboïdale: où sont passés les puits ? si visibles dans la pyramide de Saqqarah.

Trop compromettants pour la sécurité du complexe mortuaire du roi, ils ont été bouchés et maquillés soit en chambres « funéraires », soit en antichambres, la règle générale est donc que toute chambre ou antichambre avec une voûte en encorbellement est un puits bouché et maquillé, quand il n’a pas été dissimulé derrière un linteau comme dans la pyramide de Meidum.

La règle change avec les pyramides de Chéops et Khéphren, car les flotteurs ont changé de mode de fonctionnement et les « chambres » sont devenues des réservoirs d’eau pour le fonctionnement des flotteurs, les voûtes en encorbellement ont cédé la place à des toits à double pente, les puits sont devenus totalement invisibles sauf un, celui de la chambre haute de la pyramide de Chéops dont une portion est déguisée en chambre des herses.

Il faut comprendre ici, que les chambres de la pyramide de Chéops ont été construites en même temps que s’élevait l’assise, ce qui autorise ces toits en chevrons qui débordent des murs, alors que les chambres des pyramides précédentes, Meidum, rouge et rhomboïdale, étaient initialement des puits pendant toute la construction, qui ont été coiffés d’une voûte en encorbellement, une fois la pyramide terminée, roi inhumé.

Malgré que ce déguisement soit grossier, le subterfuge a fonctionné à 100% et agit encore pleinement, pour le « consensus » elles sont des chambres funéraires.

En conséquences:

Dans toutes les pyramides de Meïdum à Khephren (celle de Mykérinos n’a pas eu d’élévateur hydraulique), il y a au centre une succession de puits et de cages, sur 2 à 5 étages, qui contenant des flotteurs actionnés par de l’eau, montaient les pierres sur les assises, ces puits recevaient les pierres par des galeries horizontales au niveau de la base de la pyramide, dont l’entrée est probablement pas loin du milieu d’une face et probablement la face orientale celle qui reçoit généralement « le temple d’en haut ».

Les entrées trouvées dans les pyramides sont des entrées d’eau!

Les véritables entrées comme les chambres mortuaires et les puits sont encore à découvrir, mais à ce jour personne n’est allé les chercher!

Merveille du monde

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