Lecture hydraulique Pyramide de Mykérinos

Base 104 m, hauteur 65 m, angle 51°20′ tangente = 35 / 28 volume 0.237 MM³, poids .640 Mt, hauteur du centre de la sphère de protection 25 m.

L’étude de la pyramide de Mykérinos ne permet pas de penser qu’il y ait eu utilisation d’un système hydraulique dans cette pyramide. En effet les volumes auxquels les archéologues ont eu accès ne recellent avec certitude aucune trace de puits vertical.

D’après la Chronologie du « consensus », la pyramide attribuée à Mykérinos est l’ultime des 7 « grandes pyramides », son volume ne représente que le dixième de la pyramide attribuée à Chéops, ou dit autrement elle représente le volume de la pyramide de Chéops de la cote + 85 m au sommet.

Cette partie de la pyramide de Chéops aurait pu être terminée en un délai de l’ordre de 1 ans, c’est donc sur cet ordre de grandeur de délai de construction qu’il faut examiner la pyramide de Mykérinos.

Pour le parement en granite de la pyramide, à cette époque le centre de compétence de la taille du granite se situait à Assouan 900 KM plus au sud, le calepinage du parement se faisait donc à l’avance sur plan ou maquette à échelle réduite et non pas au vu du montage de la pyramide.

Ce parement présente une disposition très inhabituelle, car contrairement à toutes les autres pyramides, il n’a été « lissé » pour présenter une surface plane que sur une petite partie de la face nord autour de « l’entrée » pour une raison qui semble inconnue?

La face apparente des autres blocs du parement (encore visibles) semble sortir +/- brute du banc de taille. Par contre au niveau de l’entrée la surface des blocs du parement et bien plane, tout cela ressemble à un signalement du type: « Hé, l’entrée c’est par là! »

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Quand on passe en revue l’intérieur connu de cette pyramide, force est de constater que tous les volumes visibles sont taillés dans la roche. Seule la « chambre du roi » est maçonnée, avec un plafond en voûte cintrée, mais cette voûte ne supporte qu’elle même, car on peut voir son extrados à travers une ouverture, ce qui signifie que la maçonnerie de cette chambre n’est en fait qu’un placage.

On ne voit aucun de ces volumes pouvant être prolongé vers le haut par un puits creusé dans la roche, puis comblé, ce qui permet de conclure qu’aucun système hydraulique de levage ait été utilisé dans cette pyramide.

Cependant cette absence de puits verticaux permet pas de penser que contrairement aux 6 précédentes cette pyramide aurait abandonné le schéma de principe = chambre mortuaire au centre de la pyramide, chambre mortuaire fictive en bas de la pyramide.

Mais à la réflexion, le principe le plus important est celui de la chambre mortuaire au centre de la pyramide dans laquelle on ne peut accéder que par un puits vertical partant du sommet, donc quasi inviolable et de facto inviolé, n’et pas contredit dans cette pyramide. En effet l’étude des 5 autres pyramides à pentes lisses, montre que leur partie haute a aussi été réalisée sans flotteurs élévateurs, et disposeraient elles aussi du même schéma « standard » avec un accès à la chambre mortuaire par un puits vertical depuis le sommet de la pyramide.

Pour quelle raison ce changement radical de taille?

Peut être un changement radical de la société qui aurait à la fois fait disparaitre la connaissance technique des grandes pyramides et aussi réduit drastiquement et pour toujours les moyens colossaux accordés depuis Djoser aux tombes royales, ou tout simplement faute de temps à cause de la santé chancelante du Pharaon?

La grande balafre au milieu de la face nord, que l’on attribue au sultan Malik al-Aziz au XII° siècle, témoigne d’une structure sous-jacente à la pyramide finie, comme on peut les constater dans ce qui reste de la pyramide de Meidum, car le mur dégagé au fond de  l’excavation est quasi vertical et n’est pas en recouvrement avec les blocs qui s’appuient contre et vont former la pyramide à faces lisses.

Une maçonnerie n’étant jamais en place pour rien, il reste cependant un doute qu’elle puisse abriter un complexe mortuaire, mais il faudrait d’autres investigations pour lever ce doute.

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Crédit Djedefre forum ddchampo.com

Le Colonel H.Vyse au XIX° siècle, tirant profit de cette sape a quant à lui creusé dans la pyramide d’abord à l’horizontale pour atteindre presque le centre, puis à la verticale, cherchant (en vain) une chambre funéraire secrète en sous sol comme tout archéologue qui se respecte!

Pas de chance pour nous ni pour lui, il est parti du niveau du palier formé par l’excavation, c’est à dire 20 m, soit 5 m au dessous du niveau du complexe funéraire supposé par l’ancienne architecture.

Cependant la partie horizontale de son tunnel arrive à 5 m du centre de la pyramide, sans le savoir, il a manqué, s’il avait existé le complexe mortuaire de très peu, quelques mètres tout au plus!

Complexe

Rien de ce que l’on connaît aujourd’hui de cette pyramide ne permet de dire par où cette « vraie » chambre du roi hypothétique aurait pu être accédée le jour de l’inhumation, pour être ensuite hermétiquement obturé.

Cependant l’exemple de la pyramide de Khéops dans laquelle l’assise 201 permet de soupçonner la présence d’une cheminée toute proche de l’axe vertical central, qui aurait été l’accès du complexe mortuaire pour inhumer le roi, puis par la suite bouché roi enterré pour l’éternité.

Cette hypothèse supposerait que le cortège funéraire ait pu être élevé au sommet de la pyramide pour ensuite faire une descente de 25 m vers la complexe funéraire, puis roi inhumé se retirer par les mêmes voies prises au retour.

L’élévation de la dépouille mortelle du roi et du cortège funéraire ayant alors pu se faire avec un dispositif adapté de celui utilisé pour lever les blocs de construction, de même que la descente depuis le sommet vers la chambre funéraire par un dispositif adapté de celui utilisé pour reboucher la cage verticale.

Cette pratique rejoindrait ainsi dans son principe celle qui fut utilisée avant la grande pyramide de Djoser à Saqqarah, c’est à dire un puits d’accès au caveau creusé depuis le sommet du mastaba. Mais ici le sommet étant bien plus haut et la pente de la pyramide très raide il devenait autrement difficile d’aller évider le puits d’accès au caveau.

Proposition d’un système très efficace d’élévation des blocs de construction.

Faute d’élévateur hydraulique, les constructeurs de cette pyramide disposaient pour lever les pierres d’un ensemble de solutions très simples sans doute mises au point pour les pyramides précédentes et tout à fait efficaces qui respectent deux principes fondamentaux des constructeurs: faire travailler le poids des opérateurs et avoir un rendement énergétique proche de UN.

Parmi cet ensemble que nous ne connaîtrons sans doute jamais, je vais en imaginer un ou deux inspiré par  « l’esprit de la pyramide » :

Il leur suffisait d’utiliser une face de la pyramide en construction comme support d’un chemin de progression des blocs, qui s’allongeait progressivement au fur et à mesure de l’élévation de la construction. Cependant on constate que les faces de cette pyramide ne sont pas réellement lisses mais en « ronde bosse ». Cette forme n’est pas favorable par elle même à un glissement des blocs directement sur la face, par contre elle permet de maintenir plus facilement un chemin de glissement profitant de ce relief pour se maintenir sans déraper vers le bas le long de cette pente très raide. Néanmoins le fait que les 6 autres pyramides ayant terminées avec le même procédé avec des faces lisses et bien plus hautes, on peut penser que la non finition du parement pourrait être due à un délai de réalisation raccourcis.

Un chemin de progression des blocs en montée pouvait être construit de façon à permettre à un chariot portant le  bloc d’avancer dessus à frottements réduits par divers moyens dont il n’est pas le lieu ici d’en parler.

Pour exercer la force motrice suffisante élevant le bloc, les constructeurs ne manquaient pas de solutions en mettant en œuvre le principe d’utiliser le poids des opérateurs comme force motrice, pas ou peu de frottements, donc rendement énergétique élevé

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